Congrès de l’Istiqlal: ces scènes qui ont failli tout gâcher

Prés de 4.000 militants ont participé au 18ème congrès de l'Istiqlal qui s'est tenu à Bouznika.

Revue de presseLes Istiqlaliens ont dû assister à un congrès mouvementé. Il y a eu des blocages, des menaces de retrait du congrès et des échanges d’accusations à tout-vont. Le congrès a finalement été clôturé, mais sans régler le point le plus important qui se rapporte à l’élection du Comité exécutif. Une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 28/04/2024 à 20h58

Ce qui devait être un acte formel entérinant des accords passés et des ententes conclues bien avant, a fini en un véritable chaos. Entre échange d’accusations entre de nombreux dirigeants, interruptions innombrables des travaux et envahissement de l’estrade par les congressistes, on ne peut pas dire que le 18e congrès du parti de l’Istiqlal, tenu à Bouznika, a été une réussite.

Les Istiqlaliens en sont même bien loin, au point qu’un clan important du parti, celui de Ould Errachid en l’occurrence, a même menacé de se retirer du congrès, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du lundi 29 avril.

La deuxième séance, tenue samedi, a fini en blocage. Les congressistes n’ont pas pu trouver le moyen de choisir les 34 nouveaux membres du Comité exécutif sur un total de 107 candidats qui se sont présentés pour le poste.

La séance a duré jusqu’à dimanche à 6h00 du matin, sans que l’opération n’avance d’un iota. Nizar Baraka, reconduit la veille aux commandes du parti, n’a pas réussi à présenter une liste des futurs membres de l’organe exécutif. Il en a été réduit à demander aux 1326 congressistes de rester jusqu’à l’élection de cette instance. Ce qui n’était toujours pas possible, valeur dimanche dans l’après-midi, précise le quotidien.

Dans les coulisses, souligne Assabah, il était clair que les deux clans, celui de Ould Errachid et celui conduit par Nizar Baraka, n’étaient pas près de trouver un accord sur une liste acceptée de tous, même si les négociations avaient démarré bien avant, vendredi. Et ce, affirme le quotidien, pour la simple raison que le clan «Ahl Assahra» de Ould Errachid voulait s’accaparer 19 sièges (sur 34) de l’organe exécutif et donc en assurer le contrôle. Il voulait en même temps en exclure certains candidats.

Pour certains dirigeants, la manière dont cette élection a été tenue n’est pas digne d’un grand parti comme l’Istiqlal. Les candidats sont reçus séparément dans des salles fermées au public «comme s’ils passaient un examen oral», commente un dirigeant cité par le quotidien.

«Même le ministre de l’Industrie et du commerce, Ryad Mezzour, connu pour son calme et sa retenue a fini par perdre ses nerfs à un certain moment, rapporte le quotidien. Surtout lorsqu’il a été accusé de ne pas être un vrai Istiqlalien et qu’en conséquence il a pris un poste (au gouvernement) qui devait revenir à une autre personne, un militant», rapporte le quotidien.

En plus de Ryad Mezzour, la ministre Awatif Hayyar est également candidate au Comité exécutif, elle qui, tout comme Mezzour, a déjà accompli un mandat au Comité central qui est une condition d’éligibilité. Elle compte, toutefois, sur Nizar Baraka pour défendre sa candidature. Cela au moment où leur collège du Transport, Mohammed Abdeljalil a, lui, refusé de se porter candidat pour siéger au Comité exécutif.

L’élection des membres de cet organe exécutif n’est pas le seul point d’achoppement entre les deux clans et qui a failli saper le congrès. Au début de cette grand-messe, le clan Ould Errachid à tout bonnement menacé de claquer la porte si Abdessamad Qayouh était élu président du congrès.

Il a fallu trouver un terrain d’entente pour que ses travaux puissent continuer en désignant un triumvirat pour les diriger, au lieu d’un président. Ce qui a tout de même permis au congressiste d’évacuer deux points importants presque sans heurts: la présentation et le vote, sans débat et à l’unanimité, des rapports financiers et moral.

Quant à l’élection du Comité exécutif, on apprendra qu’elle a finalement été reportée à une date ultérieure. En attendant, la session du Conseil national reste ouverte.

Par Amyne Asmlal
Le 28/04/2024 à 20h58