Corruption: la cour d’appel de Rabat se déclare incompétente dans l’affaire de la commune de Tétouan

Anas Al-Yemlahi

Anas Al-Yemlahi

Revue de presseLe procureur général du Roi près la cour d’appel de Rabat s’est déclaré incompétent dans l’affaire de corruption de l’adjoint au maire de Tétouan. Le prévenu fait l’objet de plaintes pour corruption et émission de chèques sans provision. Cet article est une revue de presse d’Al Akhbar.

Le 03/05/2024 à 22h59

Le dossier du vice-président du conseil de la commune de Tétouan, qui a été interpellé à l’aéroport de Salé suite à un avis de recherche lancé à son encontre, a été transféré jeudi dernier au tribunal de première instance de Tétouan.

Le procureur général du Roi près la cour d’appel de Rabat s’est déclaré incompétent, estimant que l’affaire relève du délit d’escroquerie et non pas de crime de corruption, rapporte Al Akhbar du week-end (4 et 5 mai). En effet, l’acte délictuel commis par le suspect s’est produit après qu’il a quitté le ministère de la Justice où il exerçait en tant que conseiller dans le cabinet du ministre.

Des sources indiquent que plusieurs personnes sont intervenues pour essayer de classer ce dossier après que le plaignant a accepté de se désister. Ce dernier accuse l’ex-conseiller du ministre de lui avoir réclamé 300.000 dirhams pour embaucher son épouse dans la fonction publique en affirmant qu’il jouissait d’une grande influence au sein du ministère de la Justice.

Il lui avait promis d’intervenir pour que son épouse réussisse le concours de commissaire judiciaire ou occupe un important poste au sein du ministère de la Justice. Mais l’adjoint du maire n’a pas tenu sa promesse tout en ayant perçu la somme convenue.

Les mêmes sources soulignent qu’il existe d’autres plaintes contre le prévenu pour émission de chèques sans provision et qu’il fait l’objet d’un arrêt de la justice pour l’exécution de l’ordre d’évacuation d’un appartement qu’il louait.

Sans oublier ses nombreuses convocations par la police judiciaire dans l’affaire des promesses d’embauche en contrepartie de pots-de-vin, toutes ignorées par l’intéressé. C’est ce qui a poussé la police judiciaire à lancer un avis de recherche et à l’arrêter mardi dernier à l’aéroport de Rabat-Salé.

La plainte en question, relaie Al Akhbar, comporte plusieurs accusations contre le mis en cause qui a excercé en tant que directeur de cabinet de l’ancien ministre de la Justice Mohamed Ben Abdelkader. Il a profité de ce poste pour promettre d’embaucher des personnes dans la fonction publique tout en leur extorquant de l’argent.

Après qu’il a été dénoncé, plusieurs personnes sont intervenues pour tenter de classer le dossier après avoir promis au plaignant de lui restituer son argent. Mais comme la promesse n’a pas été tenue, la victime a confirmé la plainte déposée à son encontre qui a fait l’objet d’une ouverture d’enquête par le parquet de Tétouan.

Par Hassan Benadad
Le 03/05/2024 à 22h59