Les ONG sommées de déclarer leurs financements étrangers

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Revue de presseKiosque360. Driss Dahak, secrétaire général du gouvernement, a menacé les associations qui reçoivent sans les déclarer des subventions de l’étranger. Le défaut de déclaration pourra désormais signifier la dissolution ou la perte de la qualité d’association d’utilité publique.

Le 04/11/2014 à 23h20

C’est une nouvelle crise qui risque de voir le jour entre le gouvernement et la société civile nationale. S’exprimant au Parlement, devant la commission permanente de contrôle des dépenses publiques, le Secrétaire général du gouvernement (SGG) a promis des mesures drastiques pour contrôler les financements étrangers dont bénéficient certaines ONG. Driss Dahak a même révélé avoir contacté le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération pour avoir une idée sur le volume de ces financements destinés à la société civile.

« L’Etat évalue les financements étrangers reçus par 962 ONG à 1.25 milliard de dirhams depuis 2006 », écrit Akhbar Al Yaoum, qui se fait l’écho des mises en demeure de Driss Dahak dans son édition de ce mercredi 5 novembre. Et rien que pour les dix premiers mois de 2014, les composantes de la société civile marocaine ont engrangé plus de 150 MDH, contre 220 MDH pour l’année 2013.

Annass s’intéresse également à la sortie de Driss Dahak au Parlement. Chiffres à l’appui, le journal affirme à son tour que, du début de l’année au 29 octobre, les financements étrangers déclarés auprès du SGG ont atteint un volume de 158 MDH. Cette manne a fait l’objet de 565 déclarations provenant de 128 ONG. Pédagogue, Driss Dahak a insisté sur le fait que seules les associations déclarées d’utilité publique ont le droit de recourir à ce qu’on appelle dans le jargon juridique « l’appel à la générosité publique ». Et que ce soit en collectant des dons, soit en tirant profit de quelques activités à caractère caritatif, le tout dans les limites fixées par le même département (SGG).

Rationaliser l’associatif

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement se trouve en opposition avec les ONG sur la question des financements étrangers. Il y a quelques mois, c’est le ministre de l’Intérieur qui vilipendait certaines associations qui recevraient des deniers de l’étranger pour s’attaquer au Maroc. Mais, loin de toutes les polémiques inutiles, la transparence doit être de mise. Les ONG, selon l’éthique, ne doivent pas demander cette transparence aux institutions et appareils de l’Etat et essayer de s’y soustraire elles-mêmes. Et les choses se compliquent surtout pour celles qui, en plus des dons et subventions étrangers, comptent beaucoup sur les largesses de l’État, des collectivités locales et des établissements publics. 

Par Fatima Moho
Le 04/11/2014 à 23h20