Le département de la Pêche victime d'une arnaque de 40 millions DH

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Revue de presseKiosque360. Le tribunal de première instance de Tanger poursuit deux individus qui ont monté une arnaque de 40 millions DH. La victime: le département de la Pêche, dépouillé d'un argent destiné à des pêcheurs dans le cadre d’un programme de partenariat avec l’Union européenne.

Le 26/06/2015 à 02h37

Il s’agirait, selon Al Massae qui en fait le principal titre en Une de son édition du 26 juin, de l’une des plus grandes arnaques ayant visé le département de la Pêche maritime. L’affaire a éclaté, rapporte le journal, quand, en 2013, le secrétaire général du syndicat unifié de la pêche côtière et artisanale (relevant de l’UNTM) a déposé plainte auprès du tribunal de première instance de Tanger contre deux individus. Rachid Souihli ciblait en effet deux personnes qui, sans jouir d'une quelconque habilitation, ont empoché 40 millions de dirhams, déboursés par le département de la Pêche maritime, pour prétendument les distribuer aux pêcheurs concernés par un programme de partenariat entre le Maroc et l’Union européenne. Ledit programme, impliquant plusieurs centaines de pêcheurs, était consacré à la lutte contre l’usage des filets flottants dérivants servant essentiellement à la pêche à l’espadon. Or, selon la plainte du syndicaliste en chef, cet argent est allé dans la poche d’un groupe de personnes n'ayant rien à voir ni avec le secteur, ni avec ce programme financé en grande partie par l’UE. Preuves à l’appui, le plaignant a expliqué aux enquêteurs que pas moins de 1.200 professionnels qui, eux, remplissaient les conditions requises, ont été exclus de cette manne. 

Une directrice à la barre ?Si la plainte du syndicat vise deux personnes accusées d'escroquerie et usurpation de fonction, les professionnels de la mer concernés par ce projet veulent pousser les choses plus loin pour faire la lumière sur cette affaire. Ainsi, le plaignant a demandé à la justice de convoquer la directrice de la division de la protection des ressources halieutiques. Car c’est cette dernière qui a supervisé tout le programme et qui a surtout versé les 40 millions de dirhams aux deux personnes en question, sans même s’assurer de leur qualité. Le procès, ouvert en janvier dernier, risque ainsi d’apporter plusieurs autres surprises lors de sa reprise, arrêtée par le tribunal de première instance de la ville du Détroit au début du mois de septembre prochain.

Par Fatima Moho
Le 26/06/2015 à 02h37