Plus de 110.000 nouveaux détenus dans les prisons du Royaume en 2023

Le nombre des détenus préventifs se taille la part du lion dans l’effectif carcéral. En 2023, près de 95% des détenus étaient placés en détention préventive. 5% seulement des prisonniers ont été définitivement condamnés et placés en détention pour purger leurs peines. ns un quartier de la prison centrale de Kénitra.

Revue de presseLe rapport de la DGAPR met en lumière le phénomène de surpopulation carcérale et souligne l’ampleur toujours grandissante des détentions préventives dans les établissements pénitentiaires. Une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 07/05/2024 à 21h57

Dans son rapport d’activités au titre de l’année 2023, la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) souligne que les prisons du Royaume ont accueilli, l’année passée, 111.697 nouveaux détenus.

Comme le souligne le journal Assabah dans son édition du 8 mai, près de 4% de ses nouveaux détenus étaient des femmes, tandis que 3% des détenus étaient des mineurs. Selon les chiffres de la DGAPR, 2% des nouveaux prisonniers étaient des séniors, âgés de plus de 60 ans.

Comme chaque année, le nombre des détenus préventifs se taille la part du lion dans l’effectif carcéral. En 2023, près de 95% des détenus étaient placés en détention préventive. 5% seulement des prisonniers ont été définitivement condamnés et placés en détention pour purger leurs peines.

Dans le détail du rapport, la DGAPR souligne que chaque individu incarcéré se voit attribuer un espace d’une superficie de 1,74 mètre carré en raison de la surpopulation carcérale.

D’après la même source, une légère diminution a été observée quant aux infractions commises par les détenus et portées à la connaissance du parquet. Elles sont passées de 15% en 2022 à 14% l’année précédente. Sur le plan des agressions, l’année 2023 a enregistré un recul du nombre d’incidents entre détenus par rapport à l’année précédente, passant de 6.940 en 2022 à 6.738 en 2023.

Le rapport relève également que les établissements pénitentiaires marocains ont été le théâtre de six tentatives d’évasion. Selon la DGAPR, ces incidents ont mis en lumière les défis rencontrés par le système pénitentiaire, avec trois tentatives sous la surveillance directe du personnel, deux autres dans des environnements hospitaliers psychiatriques, et une dernière observée sous la surveillance des forces de l’ordre. Parallèlement, cinq de ces tentatives ont été officiellement signalées au parquet.

Quant aux saisies de substances illicites, la diminution n’a affecté que les saisies d’argent, avec 137 cas enregistrés en 2023 contre 187 en 2022. En revanche, les saisies de drogue et de téléphones portables ont augmenté pour atteindre respectivement 936 et 839 cas en 2023, contre 753 et 39 cas en 2022, la plupart de ces confiscations ayant été réalisées lors de visites ou en possession de nouveaux arrivants en détention.

Par Khalil Rachdi
Le 07/05/2024 à 21h57