Spectre d’une pénurie de viande à Casablanca

Abattoirs de Casablanca.

Abattoirs de Casablanca. . DR

Revue de presseKiosque360. La société turque de gestion des abattoirs de Casablanca vient de rompre unilatéralement le contrat qui la lie au conseil de la ville. Des mesures d’urgence ont été prises pour éviter une pénurie de viande dans la métropole.

Le 10/08/2014 à 22h37

L’information fait la Une de l’écrasante majorité des quotidiens paraissant ce lundi 11 août : Unuër, la société turque qui assure la gestion déléguée des abattoirs de Casablanca, a décidé de remettre le tablier, sans crier gare. Cette décision fait même craindre une pénurie de viande lors de cette période de la célébration des mariages marquée par un pic de la consommation. "Les Turcs ont fui le Maroc", lit-on ainsi sur Al Akhbar. Et de préciser que la société Unuër a notifié, en milieu de semaine, sa décision de rompre de manière unilatérale le contrat qui la lie au conseil de la ville jusqu’en 2018. Selon le quotidien, les responsables de ladite société n’ont même pas attendu la réaction des autorités de la ville. Ils ont éteint leurs téléphones et ont quitté le pays, croit savoir le journal Al Akhbar.

Une décision "surprenante"

Cette décision la société Unuër est qualifiée de "surprenante et illégale", écrit Akhbar Al Yaoum. Et d'affirmer que le conseil de la ville, dirigé par Mohamed Sajid, se trouve de ce fait dans l’obligation de gérer lui-même les abattoirs de Casablanca en attendant de trouver un nouveau gestionnaire. A en croire le journal, cela coûtera au conseil de la ville la bagatelle de 1 à 1,4 million de dirhams par mois pour une période qui pourra aller de deux à quatre mois de supervision directe. Al Massae fait savoir de son côté que le bureau du syndicat des chevillards (relevant de l’Union générale des entreprises et des métiers) a tenu une réunion urgente et diffusé un communiqué dans lequel il rappelle ses positions antérieures : la demande adressée au ministère de l’Intérieur pour l’ouverture d’une enquête concernant le contrat de gestion déléguée qui a conduit les abattoirs à une "situation calamiteuse". Le même syndicat avait également prévu de porter plainte contre Unuër.

En attendant, il y a lieu d'agir vite. A ce titre, Assabah souligne que les autorités communales ont installé un staff administratif et une équipe de vétérinaires pour diriger les abattoirs. Le conseil de la ville a également saisi la garantie financière prévue en cas de rupture unilatérale du contrat (15 millions DH). La commune a eu recours aux services d’un huissier de justice et déployé un total de 24 agents de sécurité privée autour des locaux des abattoirs pour parer à toute autre mauvaise surprise. Les 300 salariés n’ont surtout pas à s’inquiéter, ajoute Assabah, puisque ils ont pu percevoir leurs salaires estimés à un total de 1,5 million de dirhams. Annass indique que plusieurs réunions ont été tenues au siège de la préfecture des arrondissements de Moulay Rachid juste après notification de la décision d’Unuër de claquer la porte. Les élus locaux et les représentants des services sanitaires de la ville ont pris part à cette réunion. Il y a quelques semaines, le ministre de l’Intérieur avait admis que la gestion déléguée dans plusieurs villes, et notamment à Casablanca, était un grand échec. Aujourd’hui, le conseil de la ville s’escrime pour résoudre la problématique de la collecte des déchets ménagers. Et voilà qu’il se retrouve avec un autre grand problème.

Par Fatima Moho
Le 10/08/2014 à 22h37