À Mejjat, les artisanes du tapis préservent un héritage culturel et contribuent au tourisme immatériel

Une coopérative féminine de tissage de tapis traditionnels, à Mejjat, dans la commune rurale de Boutrouch, dans la région de Sidi Ifni.

Le 27/04/2024 à 19h00

VidéoDans les hauts plateaux de Mejjat, au cœur de la commune de Boutrouch, province de Sidi Ifni, les femmes perpétuent un savoir-faire ancestral en tissant des tapis traditionnels, malgré les défis économiques. Dans un entretien avec Le360, Ismaïl Aknkou, fervent défenseur du patrimoine local, souligne l’importance de cette initiative dans l’économie sociale et solidaire.

Préservant l’héritage culturel et perpétuant un savoir-faire ancestral, tout en contribuant à l’économie locale, les femmes de Mejjat, dans la commune de Boutrouch, province de Sidi Ifni, tissent encore aujourd’hui de leurs doigts habiles des tapis de facture traditionnelle.

«Cette initiative artisanale s’inscrit dans le cadre de l’économie sociale et solidaire, offrant aux femmes rurales des opportunités d’emploi vitales», déclare Ismaïl Aknkou, acteur associatif et défenseur du patrimoine local. Et d’ajouter: «Cette dynamique fait partie d’une tendance plus large de coopération communautaire, où les femmes comprennent l’importance de leur rôle dans le développement économique régional».

«Nos coopératives féminines ont participé à des expositions internationales, notamment en France, pour promouvoir les produits locaux dans ce qu’on appelle le tourisme immatériel. Elles se positionnent en tant que leaders dans la région de Guelmim-Oued Noun en termes d’expertise et ambitionnent de rivaliser avec les meilleures coopératives à l’échelle nationale», souligne-t-il.

Cependant, la marche en avant de ces coopératives n’est pas sans obstacles. Le premier est la pénurie de matières premières, causée par l’abandon progressif de l’élevage ovin dans la région. Les femmes, désormais contraintes d’acheter la laine pour leurs créations, doivent désormais supporter des coûts additionnels prohibitifs, menaçant ainsi la pérennité de leur métier ancestral. De même, les efforts de commercialisation se heurtent à diverses difficultés, ce qui pourrait conduire à la lente extinction de cette petite industrie locale.

Il est donc attendu que toutes les parties prenantes, entre acteurs économiques et autorités locales, unissent leurs efforts pour sauvegarder ce patrimoine unique et assurer la viabilité économique des coopératives dans un paysage en mutation.

Par M'hand Oubarka
Le 27/04/2024 à 19h00